La pétition d’abandonner la stigmatisation des produits menstruels

La marque de soins personnels Natracare a lancé une pétition, demandant aux supermarchés de modifier la formulation qu’ils utilisent en magasin et sur des sites en ligne pour catégoriser les produits d’hygiène menstruels.

La campagne de Natracare, intitulée « Rename Don’t Shame », invite les supermarchés à abandonner les mots « produits sanitaires » et « produits d’hygiène féminine » et à utiliser davantage des termes inclusifs tels que « produits pour les règles » ou « produits menstruels ».

Cela fait suite à l’annonce récente faite par la chaîne de supermarchés néo-zélandaise Countdown, qui a affirmé qu’elle renonçait à utiliser un euphémisme pour la signalisation des produits menstruels, déclarant que les mots ont un sens et du pouvoir et peuvent changer les normes culturelles.1

Natracare demande ainsi aux supermarchés et aux détaillants en ligne de suivre l’exemple de Countdown, en convenant que le langage utilisé par les supermarchés est inadapté et stigmatisant.

Plus de 14 000 personnes ont signé la pétition de Natracare, qui déclare :
« L’utilisation des termes « produits sanitaires » ou « produits d’hygiène féminine » suggère implicitement que les règles comporteraient un caractère malsain ou peu hygiénique, alors que ce n’est pas le cas. »

Parmi celles qui soutiennent la campagne, on trouve la créatrice du podcast « Féministe coupable » , Deborah Frances-White, la militante pour l’équité des règles, Amika George, et l’auteur féministe Daisy Buchanan.

Le détaillant en ligne Big Green Smile a également annoncé qu’il modifierait le libellé des produits sur son site web à la suite de la campagne.La campagne de Natracare aborde aussi l’exclusion des membres de la communauté LGBTQ+. La pétition précise :
« La problématique de l’utilisation des mots comme « hygiène féminine » implique que l’on part du principe que toutes les personnes qui ont des règles seraient des femmes. Ce n’est pas tout à fait le cas : les hommes trans et les personnes non binaires peuvent aussi avoir des règles, et il y a beaucoup de femmes cisgenre qui n’ont pas de règles. »

Les études montrent qu’il existe une véritable stigmatisation de la question des règles. Plan International UK a constaté que 48 % des filles au Royaume-Uni déclarent se sentir « gênées » à propos de leurs règles et ce taux passe à 56 % lorsqu’elles atteignent l’âge de 14 ans.2

Susie Hewson, propriétaire et fondatrice de Natracare, a déclaré :
« Les mots ont du pouvoir et nous concernent tous. Des termes comme « serviettes hygiéniques » remontent aux années 1930, à l’époque de la grande dépression. Il est moralement inacceptable qu’à une époque de grande précarité on faisait croire aux femmes qui avaient leurs règles qu’elles n’étaient pas propres.

On retrouve des démarches d’intimidation similaires aujourd’hui – des tactiques d’incitation, comme par exemple certaines entreprises qui ajoutent du parfum inutile aux serviettes périodiques, comme si le flux menstruel était quelque chose qui devrait être dissimulé ou désinfecté. Alors que le monde change autour de nous, il est temps que notre attitude envers les menstruations change aussi.

Nous avons la responsabilité envers les jeunes générations de faire mieux. »

Vous pouvez signer la pétition ici : change.org/RenameDontShame


Références

  1. Stuff (Magazine en ligne) – « Countdown to ditch outdated language for straight talk on period products »
  2. Plan International UK, page 11 – « Break the Barriers : Girls’ Experiences of Menstruation in the UK »

Notes aux rédacteurs

Natracare est la première entreprise mondiale à proposer des tampons, des serviettes et des protège-slips en coton biologique certifié sans aucune matière plastique, et totalement exempts de chlore. Les produits de Natracare sont biodégradables et compostables. Susie Hewson a créé la marque en 1989 en réponse aux risques potentiels que représente la pollution de dioxine pour la santé des êtres humains et l’environnement. Cette substance est un sous-produit des méthodes de blanchiment au chlore – utilisées dans la fabrication du papier et des produits d’hygiène.

Countdown est la première marque de supermarchés de Nouvelle-Zélande, accueillant plus de 3 millions de clients chaque semaine.

Change.org est une plateforme de pétition en ligne qui est utilisée par plus de 200 millions de personnes dans 196 pays.

Deborah Frances-White est humoriste stand-up, scénariste et anime un podcast. Elle est la créatrice et l’animatrice du podcast, The Guilty Feminist.

Amika George is a period equity campaigner. She founded the #FreePeriods movement, which campaigns against period poverty in the United Kingdom. You can find her on twitter @AmikaGeorge.

Daisy Buchanan est une écrivaine féministe et tient un podcast. Elle a publié « How to be a Grown-up » et « The Sisterhood– a Love Letter to the Women who have Shaped us ». Retrouvez-la sur twitter @NotRollergirl.

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